La grande mascarade nationale

La Section fédérale Commerce et VRP considère que la profonde colère qui s’exprime dans tout le pays depuis un peu plus de 2 mois à travers le mouvement des gilets jaunes est la conséquence des politiques économiques et sociales menées depuis de nombreuses années, privilégiant les revenus du capital au détriment du pouvoir d’achat des salariés et retraités, de la protection sociale et des services. A cela se sont ajoutées les réformes du code du travail détruisant les droits des salariés et affaiblissant la représentation syndicale et la négociation collective.
Ce ne sont pas les « mesurettes » annoncées par le Président de la République qui vont permettre aux salariés de vivre décemment de leur travail et aux retraités de maintenir leur pouvoir d’achat. En effet, l’augmentation du smic reste en dessous du chiffre officiel de l’inflation 2018 (Source INSEE), 45% des « smicards » ne toucheront pas la prime d’activité et les retraités ne verront leur pension augmenter que de 0,3% sur 2 ans.
Pour la Section fédérale Commerce et VRP, l’urgence sociale doit être entendue par l’ensemble des acteurs en France, y compris le patronat qui doit maintenant privilégier le revenu de ses salariés et non celui de ses actionnaires.
Afin de répondre à cette urgence sociale, la Section fédérale Commerce et VRP exige la mise en place, le plus rapidement possible, des revendications suivantes (inflation 2018 +1,8% selon l’INSEE) :
- le smic à 1 800 € bruts,
- le 1er niveau des salaires des cadres au moins au niveau du plafond de la Sécurité sociale (3 377 € bruts),
- une prime transport de 400 € annuelle pour l’ensemble des travailleurs, quel que soit leur mode de transport, sans se substituer aux dispositions actuelles,
- un 13ème mois pour tous,
- une reconnaissance de l’ancienneté via les conventions collectives (1% du salaire brut pour un an d’ancienneté, 1% de plus par année d’ancienneté),
- l’abrogation du CICE et le rétablissement d’une fiscalité plus juste et redistributive,
- l’abrogation de la loi Travail et des ordonnances sur le code du travail,
- maintien des 42 régimes de retraite existants et refus de tout système universel par point,
- l’abrogation de la loi MAILLE, de l’amendement DEBRE, du décret du bricolage et de la loi MACRON visant à la généralisation du travail du dimanche et de soirée, ainsi que la suppression des ZTI (zones touristiques internationales).
Aujourd’hui, le gouvernement prétend répondre à la crise sociale en organisant un « grand débat national » devant, soi-disant, permettre aux Français de débattre sur des questions essentielles qui, au final, ne débouchera que sur un grand rien.
La Section fédérale Commerce et VRP considère que ce grand débat est une mascarade organisée par le gouvernement qui connaît à l’avance les besoins et les revendications des Français et n’a pas l’intention d’y répondre de façon à améliorer significativement leur quotidien.
La Section fédérale Commerce et VRP invite tous les militants du Commerce qui souhaiteraient participer au grand débat national, à ne pas parler au titre de FO. Cependant, il est important de penser, si vous y participez, à faire remonter les revendications précédemment citées depuis de nombreuses années qui, seules, permettraient une réelle amélioration sociale et sociétale.
Enfin, la Section fédérale Commerce et VRP demande à l’ensemble des syndicats du Commerce à amplifier le rapport de force en réunissant les salariés partout dans les entreprises, pour discuter des moyens à engager pour faire aboutir nos revendications, y compris par la grève et sa reconduction jusqu’à satisfaction.