Une délégation Force Ouvrière reçue au Ministère de l’Economie et des Finances

Une délégation FORCE OUVRIERE a été reçue le 3 juillet 2019 par un Conseiller chargé des mutations économiques au cabinet de la Ministre du travail, le Délégué Interministériel aux Restructurations Economiques (DIRE) et un membre de la Délégation à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP), chargé de l’anticipation et de l’accompagnement des PSE.
Durant cette entrevue, FORCE OUVRIERE a vivement critiqué le plan de suppression de 1900 emplois par Conforama, soit plus de 20% de l’effectif. Les salariés de Conforama n’ont pas à subir les conséquences des malversations de l’actionnaire Steinhoff International.
FORCE OUVRIERE a déploré que cette annonce de la direction générale de Conforama soit en contradiction avec ses propos précédents en Comité Central d’Entreprise, pour qui s’il y avait « restructuration », elle ne démarrerait pas avant le 1er trimestre 2020, et ne concernerait qu’une dizaine de magasins déficitaires. De plus, un montant minime de 200 M€ serait consacré au nouveau plan, au détriment des salariés licenciés. Des drames familiaux en seront inéluctablement la conséquence et ce, aux frais de l’Etat.
FORCE OUVRIERE a mis en avant les bons résultats de Conforama France au 1er semestre 2019 : EBITDA positif, trésorerie en excédent de 15 M€ par rapport au budget. Les efforts commencent à porter leurs fruits. Bien plus, le PMT (Plan à Moyen Terme) de Conforama prévoit une augmentation significative du CA et un triplement de l’EBITDA. Pourquoi ce plan, qui bizarrement « colle » avec ce qui avait été avancé par BFM Business en février 2019, si ce n’est « nettoyer » avant la revente ?
FORCE OUVRIERE a noté que parmi les 32 magasins concernés, nombre d’entre eux sont des bastions syndicaux (région Paris Sud, Leers …). Nos interlocuteurs se sont montrés choqués de cette découverte. Une aubaine pour la direction, en cette période pré-électorale, a affirmé FORCE OUVRIERE…
FORCE OUVRIERE affirme que la suppression de 600 postes dans les magasins restant ouverts serait contre-productive commercialement. Il en serait de même pour bien d’autres magasins destinés à être fermés, qui n’ont pas de concurrence proche.
FORCE OUVRIERE a déploré que le dialogue social soit réduit à sa plus simple expression depuis plusieurs mois, avec notamment le report, voire l’annulation, de plusieurs réunions de négociation (NAO, agenda social, droit syndical…).
FORCE OUVRIERE a rappelé le montant cumulé du CICE (63 M€) perçu par Conforama. Pour nos interlocuteurs, il ne s’agit que d’un allègement de charges. Pour FORCE OUVRIERE, cet argent aurait dû participer à la modernisation de l’entreprise ET aux salariés, ce qui n’a pas été fait, bien au contraire.
Nos interlocuteurs se sont montrés attentifs à nos propos et nous ont posé de nombreuses questions. Ils s’engagent à convoquer très rapidement la direction générale de Conforama pour avoir des explications. Le modèle libéral qu’ils incarnent n’est pas, pour eux, synonyme de casse sociale. Pour FORCE OUVRIERE, il n’est pas question que 1900 salariés aillent grossir les rangs de Pôle Emploi et fassent les frais d’une politique ultra-libérale qui ne fait que le jeu des actionnaires et du capitalisme.